6 étapes pour votre évaluation de la matérialité ESG

Le paysage des entreprises évolue en réponse aux préoccupations croissantes de la société en matière de durabilité. De plus en plus d'entreprises publient des rapports sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), volontairement ou en raison d'obligations légales. Pour nombre d'entre elles, cela soulève une question : comment identifier et hiérarchiser les thèmes ESG les plus pertinents dans mon entreprise ? C'est là que l'évaluation de la matérialité entre en jeu, car elle fournit une approche stratégique qui permet aux entreprises de comprendre et de gérer leurs risques et opportunités ESG.

Qu'est-ce qu'une évaluation de la matérialité ?

L'évaluation de la matérialité est un outil permettant d'identifier et de hiérarchiser les thèmes ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) les plus pertinents pour les activités et les parties prenantes d'une entreprise.

L'évaluation de la matérialité n'est pas un nouvel outil - elle a déjà été introduite dans les rapports financiers. Ces évaluations de matérialité financière se concentrent uniquement sur les impacts économiques. En revanche, une évaluation de matérialité ESG prend en compte des implications plus larges, telles que la préservation de l'environnement, la responsabilité sociale, la gouvernance éthique, etc.

En quoi une évaluation de la matérialité ESG peut-elle être utile aux entreprises ? Voici trois raisons :

1. Pression réglementaire : Une évaluation des matérialités des questions ESG est requise dans de nombreuses normes de rapport ESG, notamment les normes de la Global Reporting Initiative (GRI), les normes européennes de rapport sur le développement durable (ESRS) et les normes IFRS de divulgation sur le développement durable (IFRS S). Par conséquent, la réalisation d'une évaluation ESG permet de se conformer aux réglementations et normes (obligatoires).
   
   

2. Aperçu des priorités en matière de durabilité : Une évaluation de la matérialité ESG peut aider à identifier et à classer les sujets ESG les plus pertinents pour les activités et la stratégie d'une entreprise. Elle permet de mettre en évidence les domaines les plus préoccupants et susceptibles d'avoir un impact positif.
   
   

3. Identification et prévention des risques : Une évaluation de la matérialité ESG peut aider à mettre en évidence les sujets ESG critiques qui, s'ils ne sont pas gérés efficacement, pourraient présenter des risques opérationnels, de réputation ou réglementaires importants pour l'entreprise.

6 étapes pour réaliser une évaluation de la matérialité

Il existe différentes façons d'aborder le processus de création d'une matrice de matérialité, et certaines normes, telles que les ESRS, fournissent également des recommandations ou des lignes directrices à ce sujet. En général, cependant, le processus peut être divisé en six étapes simples.

1. Définir l'objectif et le scope

Tout d'abord, déterminez les objectifs de l'évaluation de la matérialité en clarifiant ce que la matérialité signifie pour votre entreprise et en tenant compte du public clé de l'évaluation.

Ensuite, définissez les limites organisationnelles des matérialités. Les limites organisationnelles déterminent les régions (pays, marchés, etc.), les entités (unités opérationnelles, filiales, partenariats, etc.) et les actifs (installations, véhicules, etc.) qui sont inclus dans l'évaluation de la matérialité. Ceci est particulièrement important pour les grandes entreprises qui possèdent de multiples filiales, coentreprises et entreprises associées.

2. Spécifier les matérialités potentielles

Pour dresser une liste de matérialités potentielles, il convient d'analyser différentes sources, telles que les rapports des médias, les données internes, les évaluations externes par les pairs, les notations et les classements, les tendances générales en matière d'ESG, etc.

Les matérialités peuvent inclure tous les domaines environnementaux, sociaux et de gouvernance. Il peut s'agir, par exemple, des éléments suivants:

• Environnemental : émissions de GES, gestion des déchets, préservation de la biodiversité, etc.

• Social : droits de l'homme, éthique des affaires, santé et sécurité au travail, etc.

• Gouvernance : Pots-de-vin et corruption, confidentialité et sécurité des données, résilience de l'entreprise, etc.

Il est également conseillé d'impliquer des unités commerciales en dehors de l'équipe de durabilité, comme la gestion des risques ou la direction générale. Cela permet d'avoir une perspective plus large et une compréhension plus approfondie des tendances qui affectent l'entreprise.

Agréger ensuite les matérialités similaires afin de les regrouper dans un plus petit nombre de catégories de niveau supérieur. La liste des matérialités potentielles est ainsi plus concise et se limite à quelques grandes catégories.

3. Identifier les parties prenantes

Découvrez quelles sont les parties prenantes externes et internes avec lesquelles vous devez vous engager afin d'obtenir les informations les plus pertinentes. Les points de vue des parties prenantes peuvent révéler des priorités dont les chefs d'entreprise ne sont peut-être pas conscients.

Concentrez-vous sur les parties prenantes dont l'impact est le plus important, tout en tenant compte à la fois de l'impact des parties prenantes sur votre entreprise et de l'impact de votre entreprise sur elles.

4. Collecter et analyser les informations

Consultez les parties prenantes et les groupes d'intérêt concernés par chaque sujet et classez les sujets en fonction de leur importance pour eux.

Ensuite, analysez l'importance de chaque sujet pour l'entreprise et évaluez les impacts ESG réels et potentiels de chaque sujet afin de comprendre les implications de la question. Réfléchissez à l'importance de chaque thème pour l'entreprise en termes de mise en œuvre de la stratégie de l'entreprise, de gestion des risques actuels et potentiels, de recherche d'opportunités de marché et de développement de nouveaux produits. Utilisez les mêmes seuils que la gestion des risques de l'entreprise pour déterminer la matérialité, et basez votre détermination sur l'impact sur la capacité de l'entreprise à créer de la valeur.

5. Hiérarchiser les matérialités

Les questions ESG doivent être classées et hiérarchisées afin que votre rapport soit concis et pertinent. Hiérarchisez les matérialités en fonction de leur importance stratégique pour l'entreprise et les parties prenantes et de l'impact ESG de chacune d'entre elles.

Pour cela, définissez des seuils ou des seuils limites pour déterminer quels sujets seront considérés comme matériels. Veillez à ce que chaque matérialité soit liée à une fonction pertinente de l'entreprise.

L'évaluation de l'entreprise et l'évaluation des parties prenantes peuvent être fusionnées dans une matrice de matérialité. L'axe des x indique les priorités de l'entreprise et l'axe des y les priorités des parties prenantes. Les questions figurant dans le coin supérieur droit de la matrice sont les plus pertinentes à la fois pour l'entreprise et pour vos parties prenantes – et devraient donc figurer en tête de votre liste de questions ESG importantes.

6. Intégrer des informations dans la stratégie ESG

Les informations sur les matérialités ESG permettent d'élaborer la stratégie de durabilité d'une organisation et de la façonner pour l'avenir. Par conséquent, les résultats de l'évaluation de la matérialité doivent être présentés et expliqués en détail au conseil d'administration. Il convient de formuler des recommandations d'actions ESG que le conseil d'administration peut mettre en œuvre.

En outre, une communication constante avec les parties prenantes concernant les objectifs et les progrès de la stratégie est essentielle à la réussite de sa mise en œuvre. Veillez à rester en contact avec les parties prenantes que vous avez identifiées afin d'obtenir un retour d'information et des suggestions d'amélioration sur vos matérialités ESG.

Comment un logiciel peut faciliter l'évaluation de la matérialité ESG

L'analyse de matérialité peut être un processus long et difficile. Les logiciels peuvent faciliter la réalisation des évaluations de matérialité – en particulier dans ces domaines :

• Collecte de données :
  

  Les logiciels peuvent aider à rassembler une grande quantité de données ESG à partir de diverses sources, notamment les bases de données des entreprises, les enquêtes, les déclarations réglementaires et les bases de données externes.

• Engagement des parties prenantes :
  Les logiciels peuvent aider à impliquer les parties prenantes, telles que les employés, les clients, les investisseurs et la communauté au sens large. Grâce à des plateformes en ligne, les parties prenantes peuvent fournir des informations et des commentaires sur les impacts ESG de l'entreprise, qui peuvent être utilisés dans l'évaluation de la matérialité.

• Analyse comparative et rapports :
  Les logiciels peuvent également comparer les performances ESG d'une entreprise aux normes du secteur ou à celles de ses concurrents, ce qui permet d'obtenir des informations précieuses sur les domaines à améliorer. En outre, il peut générer des rapports complets sur les performances ESG, contribuant ainsi à la transparence et à la communication avec les parties prenantes.

• Automatisation et efficacité :
  En automatisant le processus d'évaluation de la matérialité, les logiciels vous aident à gagner beaucoup de temps et de ressources, ce qui rend l'ensemble du processus plus efficace et plus précis.